On appelle « oreille en chou-fleur » une déformation caractéristique du pavillon auriculaire, le plus souvent observée chez les pratiquants de sports de contact. Elle résulte d’un hématome non traité entre la peau et le cartilage, qui finit par se fibroser. Un traitement rapide par drainage peut éviter la déformation définitive. En cas d’atteinte installée, seule une chirurgie reconstructrice permet de restaurer l’aspect naturel de l’oreille.
L’oreille en chou-fleur
L’expression « oreille en chou-fleur » désigne une déformation typique du pavillon de l’oreille lorsqu’il prend une forme bosselée et irrégulière. Cette affection est le plus souvent observée chez les pratiquants de sports de contact, notamment les joueurs de rugby qui évoluent dans les lignes avant. En effet, elle résulte principalement de traumatismes répétés (chocs, frottements), à l’origine d’un othématome, c’est-à-dire une accumulation de sang entre la peau et le cartilage auriculaire, parfois associée à un décollement du périchondre, la membrane qui assure les apports en oxygène et nutriments du cartilage.
D’autres causes existent cependant, plus rares, comme une infection à la suite d’un piercing ou une polychondrite atrophiante, maladie inflammatoire auto-immune qui touche en particulier les cartilages du nez et des oreilles.
Évolution de l’oreille en chou-fleur et prise en charge
Sans traitement rapide, la poche de sang qui s’est formée est susceptible d’évoluer vers une fibrose cartilagineuse rigide, inesthétique et permanente.
Il est ainsi essentiel de réagir en phase aiguë, quand l’othématome vient juste de se former. Le traitement repose alors sur son drainage, pour éviter que le cartilage ne se nécrose ou ne se fibrose. Ce geste est réalisé par un spécialiste qualifié sous anesthésie locale et consiste à évacuer l’hématome en pratiquant une petite incision au niveau du pavillon, parfois complétée par l’insertion d’un petit drain. Un pansement compressif est ensuite mis en place pour maintenir les structures cartilagineuses en position, limiter les saignements et éviter une récidive. Il s’agit d’un mode de prise en charge relativement simple, peu invasif, qui permet souvent, s’il est réalisé rapidement, de préserver l’aspect naturel de l’oreille et d’éviter une intervention d’otoplastie reconstructrice.
Celle-ci s’avère nécessaire en cas de déformation installée et constitue alors l’unique solution pour corriger l’aspect de l’oreille. Elle s’adresse aux patients motivés, gênés sur le plan esthétique ou social, et pour lesquels les traitements conservateurs n’ont parfois pas permis d’éviter la déformation. L’objectif de l’intervention est de retirer les zones fibrosées, de remodeler le cartilage et, au final, de redonner au pavillon une forme harmonieuse et symétrique. Selon les cas, l’anesthésie est locale ou générale et l’intervention dure de 30 à 60 minutes.
Elle produit généralement d’excellents résultats esthétiques et les suites opératoires sont classiquement simples (œdème modéré, douleur faible) avec une reprise rapide des activités.








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