Toute opération de chirurgie esthétique conserve sa part d’aléas, pouvant être liés aussi bien au patient qu’à la technique. On estime ainsi que 10 % des opérations du nez demandent une retouche, car le patient juge sa rhinoplastie ratée.
Cette seconde intervention porte le nom de rhinoplastie secondaire, peu importe qu’elle nécessite ou pas une seconde chirurgie du nez : la rhinoplastie secondaire peut être en effet médicale ou chirurgicale. Elle a pour but de corriger une rhinoplastie considérée comme ratée, afin de restaurer un profil nasal, au plus près des attentes du patient.
Comment savoir si une rhinoplastie est ratée ?
Savoir si une rhinoplastie est ratée n’est pas toujours chose facile, même si la déception du patient constitue toujours un élément à prendre en considération. Mais ce ressenti peut s’accompagner d’une part de subjectivité. Le professionnel doit donc arriver à distinguer les éléments subjectifs et objectifs, tout en s’assurant qu’ils soient quasi-définitifs.
Quand savoir si une rhinoplastie est ratée ?
Une approche médicale rigoureuse s’impose toujours, où il faut aussi savoir faire preuve de patience : une opération du nez demande en effet un remodelage des tissus, qui s’étale sur plusieurs semaines.
Ainsi, les résultats d’une rhinoplastie 3 semaines après sont toujours très différents des résultats de la même rhinoplastie 1 an après. Sauf cas particulier, il convient donc d’attendre plusieurs mois avant d’envisager une rhinoplastie secondaire.
Le professionnel va s’assurer notamment de deux points :
- le remodelage nasal doit être quasiment achevé, pour ne plus espérer de modifications conséquentes ; le délai complet va de 6 à 12 mois.
- les tissus doivent être correctement cicatrisés en profondeur, en particulier si la rhinoplastie secondaire doit se faire par voie chirurgicale.
Une rhinoplastie secondaire médicale, sans opération, peut en revanche s’envisager plus précocement, car elle présente un caractère bien moins invasif.
Quelle est la cause d’une rhinoplastie ratée ?
Comprendre la cause d’une rhinoplastie ratée est essentielle pour adapter la rhinoplastie secondaire aux spécificités de chaque patient : s’agit-il d’un aléa imprévisible ? d’une sensibilité individuelle du patient ? d’une technique partiellement inadaptée ou imparfaitement inexécutée ? d’une attente du patient irréaliste ou fantasmée ?
Le chirurgien du nez va donc accorder un intérêt tout particulier aux éventuelles anomalies de cicatrisation : cicatrisation cutanée si la suture s’est désunie, cicatrisation osseuse si des irrégularités sous la peau sont apparues, cicatrisation réactionnelle si un processus de fibrose a altéré le rendu final.
De manière générale, le recours à un médecin spécialiste du nez permet d’offrir un résultat très proche des attentes, le sentiment de déception étant de 5 à 10 fois moins fréquent selon les études.
Quel traitement de rhinoplastie secondaire sur une opération du nez ratée ?
Une fois que le chirurgien a objectivé les imperfections, et analysé les causes d’une opération du nez raté, il propose au patient une stratégie thérapeutique.
Ce dernier ayant déjà subi une déception, il est important de bien lui expliquer les attentes, les objectifs et les éventuels risques.
Plus encore que la première chirurgie du nez, une rhinoplastie secondaire nécessite de la part du praticien beaucoup de psychologie, couplée à une analyse artistique poussée et un geste chirurgical précis.
Corriger une opération du nez ratée sans chirurgie
Face à des imperfections mineures, le choix va se porter sur une rhinoplastie secondaire, par simple injection d’acide hyaluronique dans le nez.
Cette rhinoplastie médicale ne demande ni hospitalisation, ni anesthésie générale : l’anesthésie est locale, grâce à la lidocaïne contenue dans la seringue du produit de comblement, complétée si besoin par une crème anesthésique locale. Cet apport de volume permet de corriger des creux, des irrégularités ou une légère asymétrie. C’est une retouche a minima, rapide, uniquement sur les zones imparfaites, sans douleur.
L’effet dure en moyenne 18 mois, et il est alors possible de renouveler les injections d’acide hyaluronique.
Dans certains cas, des pansements adaptés permettent aussi de corriger un excès d’œdème sur la pointe du nez (technique du taping).
Réaliser une rhinoplastie secondaire chirurgicale après une opération du nez ratée
Face à des défauts plus importants (asymétrie marquée, excès de tissus sur la bosse ostéo-cartilagineuse, déviation de cloison, V inversé après la rhinoplastie…), une nouvelle chirurgie du nez doit parfois s’envisager.
Ce choix doit découler d’un bilan complet, incluant un examen clinique, une analyse artistique, tous deux étant si besoin complétés par de l’imagerie médicale (radiographie, scanner…).
Il est impératif de choisir un chirurgien expert en rhinoplastie, car une rhinoplastie secondaire peut s’avérer en réalité plus délicate que l’opération du nez initiale : les tissus sont modifiés et le chirurgien ne connaît pas exactement l’état des tissus sous-jacents, plus ou moins altérés. Il doit donc être très réactif, pour adapter au mieux la technique chirurgicale la plus idoine. Globalement, ces techniques sont les mêmes qu’une rhinoplastie primaire, mais chaque geste de résection, de suture ou de greffe demande une grande maîtrise et une précision totale.
Le patient doit d’autre part être conscient que le remodelage tissulaire et la cicatrisation profonde peuvent être plus lents, le résultat définitif d’une rhinoplastie secondaire pouvant parfois demander un à deux ans.
De même, les suites post-opératoires comme l’œdème peuvent être plus marquées et plus longues. C’est pourquoi il est important d’être aussi très vigilant sur les précautions à prendre après la rhinoplastie, en suivant scrupuleusement les conseils du chirurgien.
Quand faire une rhinoplastie secondaire après une rhinoplastie ratée ?
Face à une rhinoplastie primaire qu’il juge « ratée », ou avec de mauvais résultats, le patient est souvent pressé de réintervenir, pour avoir enfin le nez de ses rêves.
C’est légitime, mais le chirurgien doit savoir « résister » : il est en effet essentiel d’attendre une cicatrisation optimale des tissus, à la fois pour apprécier le rendu final, mais aussi pour garantir le maximum de chances à la rhinoplastie secondaire.
Inversement, certains patients deviennent très réticents à toute nouvelle intervention, se sentant trop fragiles psychologiquement pour affronter un « nouvel échec » éventuel. Le rôle du chirurgien est de les accompagner, sans les brusquer, en apportant tous les éléments rationnels.
Si elle est possible, la rhinoplastie secondaire médicale est alors la solution de choix. En effet, les injections d’acide hyaluronique dans le nez finissent par se résorber au bout de 12 à 24 mois : ce caractère non définitif présente alors un côté rassurant pour le patient, afin de corriger sa première rhinoplastie ratée sans stress et sans nouvelle anesthésie.