Le remboursement d’une pénoplastie chirurgicale par la Sécurité Sociale n’est envisageable que lorsque l’intervention répond à une indication médicale clairement établie, validée par un spécialiste, et que le geste chirurgical envisagé est listé dans la Classification Commune des Actes Médicaux (CCAM). Sous ces conditions, une demande d’accord préalable doit alors être transmise à la CPAM, accompagnée d’un dossier argumenté, car les actes à visée esthétique ne sont jamais pris en charge.
Pénoplastie esthétique et réparatrice
On appelle « pénoplastie chirurgicale » une intervention visant à modifier la taille ou la forme du pénis sans risques. Elle peut être envisagée pour des raisons esthétiques ou réparatrices, et cette distinction est déterminante en termes de prise en charge par l’Assurance Maladie.
La motivation esthétique est le motif le plus courant du traitement, pour répondre à une insatisfaction personnelle liée à la taille ou la forme du pénis. Ces interventions incluent notamment son allongement ou son élargissement, chez des hommes qui présentent un sexe de taille normale selon les standards médicaux. Or, la chirurgie purement esthétique n’est jamais prise en charge par la Sécurité Sociale mais certaines complémentaires santé permettent un remboursement partiel, en fonction du contrat souscrit par le patient.
À l’inverse, une pénoplastie peut être considérée comme réparatrice ou fonctionnelle quand elle prend place dans un contexte pathologique ou traumatique avéré. C’est notamment le cas chez certains patients présentant un micropénis médicalement reconnu (moins de 7 cm en érection), une malformation congénitale, les séquelles d’un traumatisme, ou encore après une intervention pour traiter une maladie, de nature fibrosique (La Peyronie) ou cancéreuse.
Dans ces cas spécifiques, après évaluation médicale, la chirurgie phallique peut alors être considérée comme nécessaire au rétablissement de la fonction sexuelle, de la miction, ou à des fins de bien-être mental.
Critères de remboursement d’une pénoplastie
Plusieurs conditions doivent être réunies pour qu’un remboursement soit envisageable. En premier lieu, l’indication médicale doit être clairement documentée, par consultation avec un urologue ou un andrologue qui établit un diagnostic précis et détermine si l’intervention peut être considérée comme réparatrice.
Par ailleurs, l’acte envisagé doit figurer dans la Classification Commune des Actes Médicaux (CCAM) avec un code reconnu. C’est le cas de certains gestes techniques liés à la chirurgie du pénis, notamment en cas de malformation ou de reconstruction post-traumatique. En revanche, les actes de lipofilling pénien ou de section du ligament suspenseur (fréquents en esthétique) n’y figurent pas, ce qui les rend non remboursables par l’Assurance Maladie.
Enfin, même lorsque les conditions médicales sont réunies, l’accord préalable de l’Assurance Maladie est nécessaire. Cela implique le dépôt d’un dossier auprès du service médical de la CPAM, qui rend ensuite une décision sur la base de critères objectifs (souffrance psychique sévère, troubles fonctionnels, atteinte de la vie sexuelle ou sociale etc.). Lorsque l’avis rendu est positif, le remboursement peut alors être partiel ou total.