Pour corriger un menton fuyant, l’intervention de génioplastie a lieu sous anesthésie générale. Cette chirurgie consiste le plus souvent en un déplacement osseux, parfois en la pose d’un implant mentonnier ou, bien plus rarement, en la réalisation d’une greffe osseuse. Dans tous les cas, l’objectif est de rétablir l’harmonie du profil facial. Le traitement ne laisse aucune cicatrice externe, puisque la voie d’abord est intra-buccale.
La phase préopératoire
Avant l’intervention, 2 consultations sont organisées avec le praticien. Au cours de ces rendez-vous, il se livre systématiquement à un examen approfondi de la forme du menton, du profil global, et de la symétrie du visage du patient. Si nécessaire, des analyses supplémentaires peuvent être prescrites (radiographies, scanner 3D…) et un bilan orthodontique peut parfois être nécessaire, pour s’assurer de l’absence de troubles de l’occlusion.
Le chirurgien discute ensuite des différentes options envisageables : génioplastie osseuse d’avancement, pose d’un implant mentonnier etc. Le choix dépend de l’anatomie du patient, de ses attentes et de la nécessité ou non d’un ajustement tridimensionnel. En effet, chez certains sujets, le menton ne souffre pas seulement d’un défaut de projection vers l’avant (axe antéro-postérieur), mais aussi d’un positionnement trop bas (axe vertical) ou décalé latéralement (axe transversal).
Par ailleurs, ces consultations sont aussi l’occasion pour le patient de recueillir toutes les informations nécessaires sur le traitement, ses risques, ses bénéfices, et ses suites post-opératoires.
D’autre part, puisque l’opération se fait sous anesthésie générale, l’anesthésiste doit aussi être rencontré au cours de la phase préopératoire. Enfin, il est primordial de suivre strictement les consignes énoncées par le chirurgien. Elles incluent l’arrêt de la consommation de tabac et l’alcool, ainsi que celui de la prise de médicaments à effet anticoagulant (aspirine, anti-inflammatoires etc.).
L’intervention
Le patient doit impérativement être à jeun le jour de l’intervention. Sa durée varie de 1 heure à 90 minutes, parfois plus si une chirurgie des mâchoires doit aussi être pratiquée.
La technique la plus répandue est la génioplastie osseuse d’avancement. Le chirurgien commence alors par pratiquer une incision à l’intérieur de la bouche, ce qui évite toute cicatrice visible extérieurement.
Il réalise ensuite une ostéotomie horizontale au niveau de la symphyse mandibulaire (partie médiane de l’os de la mâchoire inférieure), à l’aide d’une scie motorisée. Le fragment osseux ainsi libéré est mobilisé vers l’avant, selon un plan déterminé à l’avance. En fonction des besoins esthétiques et fonctionnels, ce fragment peut également être déplacé vers le bas ou repositionné selon un ajustement tridimensionnel. Une fois en place, il est fixé solidement à l’aide de mini-vis ou de plaques en titane.
Dans certains cas particuliers, notamment lorsque le recul osseux est très marqué ou qu’il existe une perte de volume au niveau du menton (à la suite d’un traumatisme ou d’une chirurgie antérieure), le chirurgien peut proposer une greffe osseuse. Cette solution permet d’optimiser la projection ou la symétrie du menton en complétant le volume à reconstruire. Le greffon est le plus souvent prélevé directement sur le patient (auto-greffe), en arrière de la symphyse mandibulaire ou au niveau du crâne (os pariétal). Ce recours à une greffe reste néanmoins peu fréquent.
Dans les cas où un simple avancement esthétique est souhaité, sans nécessité de modification osseuse majeure, une alternative consiste à introduire un implant (en silicone ou en Medpor®) au contact de l’os mandibulaire, derrière le muscle mentonnier. Cette approche permet de redonner du volume de manière prévisible et harmonieuse.